LA FLÈCHE
(Biographie fantaisiste de Frederick Winslow Taylor)

Il est vrai que j’aime profondément le passé, mais parce qu’il me permet de mieux comprendre le présent – de mieux le comprendre, c’est-à-dire de mieux l’aimer, de l’aimer plus utilement, de l’aimer en dépit de ses contradictions et de ses bêtises qui, vues à travers l’Histoire, ont presque toujours une signification émouvante qui désarme la colère ou le mépris et nous anime d’une compassion fraternelle. Bref, j’aime le passé précisément pour ne pas être un passéiste.
Georges Bernanos – La France contre les robots

La Flèche suit à la trace le parcours intime et professionnel de Fred (Taylor), les étapes de la mise en place du management scientifique, en le traduisant de manière anachronique dans un petit atelier d’inventeurs contemporains. Fred et son ami Noll rêvent de créer leur entreprise, et de pouvoir se payer un peu. Pour le moment c’est la passion qui l’emporte et c’est en ne comptant pas les heures qu’ils expérimentent divers mécanismes empiriques, des systèmes ludiques où s’entrechoquent matières et éléments disparates. Leur grand-oeuvre est une machine révolutionnaire, une machine à créer de l’image animée, du jamais-vu ! Le succès de la projection est attendu avec impatience mais… lors du décompte pré-film, ils restent inlassablement bloqués au 5. Ce n’est toujours pas ça qu’ils désirent… Qu’y a-t-il à la suite !? Arrive alors Hadaly, qui se fait engager en tant que stagiaire. Conquis, Fred va mettre ses tripes en jeu pour développer la machine. Mais cette nouvelle arrivante est un peu « particulière », et Noll la soupçonne d’être un robot…

Je n’avais du Taylorisme que de vagues images de travail à la chaîne ou l’idée d’exploitation, sans conscience profonde de ce qu’il impliquait réellement, ni même les conditions de sa création. Mais je connaissais son extrême influence sur les modes de production contemporains, et, de fait, sur les travailleurs. Et donc, sur l’homme. Fasciné par l’impénétrable et (presque) unique portrait du très secret Frederick Winslow Taylor, je décidai de creuser… La Flèche est une rêverie autour de cette figure centrale de la création de l’Homme Moderne, à une époque qui a vu naître le cinématographe comme la robotique. Guillaume Mika

Crédits
Conception et mise en scène : Guillaume Mika
Texte : Guillaume Mika avec l’ensemble de l’équipe
avec : Anthony Devaux/Guillaume Mika, Heidi-Eva Clavier, Maxime Mikolajczak
Collaboration artistique : Samuel Roger, Léa Perret
Lumières et régie générale : Fanny Perreau
Scénographie : Zoé Bouchicot
Dessins : Mathilde Cordier
Costumes : Aliénor Figueiredo
Collaboration vidéo : Guilhaume Trille
Collaboration au mouvement : Violeta Todo-Gonzalez
Administration : Shanga morali – Mozaïc
Chargée de diffusion : Aurélie Bonnet

Production
Des Trous dans la Tête

Coproduction
Théâtre Joliette – Scène conventionnée pour les expressions et écritures contemporaines
Théâtre Liberté scène nationale de Toulon
Beaumarchais-SACD en aide à la production
Théâtre de Vanves

Accueils en résidence
Le Cube – Studio théâtre d’Hérisson
CENTQUATRE-PARIS
le Lieu – Gambais
Théâtre de Vanves
Soutien de la Comédie-française

Guillaume Mika est lauréat de la bourse Beaumarchais SACD en aide à l’écriture de la mise en scène 2018 pour La Flèche.

Remerciements à l’association DodesKaden, à Alexis Boullay, à Gaëlle et Pascal Mika